Projet lauréat de l’appel à projets de développement 2021-2022.
Responsables
- Elsa Gilbert, Université du Québec à Rimouski
- Hélène Doucet-Beaupré, Hôtel-Dieu de Lévis, CISSS Chaudière-Appalaches (GMF-U Lévis)
RRAPPL impliqué : RRAPPL Université Laval
Contexte : Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble courant chez les enfants, touchant environ 5-7 % de la population mondiale (Danielson et al., 2018). Le taux de prévalence de TDAH est de deux à trois fois plus élevé au Québec que dans la population mondiale, avec une utilisation trois fois plus élevée de psychostimulants (Tremblay et al., 2017). Au Québec, 49% des diagnostics chez les 1 à 11 ans sont posés par les médecins de famille (Diallo et al., 2019). Les variations régionales soulèvent des questionnements quant aux méthodes diagnostiques et de traitements du TDAH en première ligne.
Objectif : L’objectif du présent projet est de comprendre les informations considérées par les médecins de famille dans le diagnostic du TDAH chez les enfants et les adolescents.
Méthodologie : Une collecte de données préliminaire a été menée au GMF-U de Lévis auprès d’un échantillon de patients âgés de 6 à 16 ans ayant consulté dans cette clinique entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019. Les dossiers médicaux de patients diagnostiqués avec un TDAH ont été examinés à l’aide d’une grille d’analyse comprenant 60 variables quantitatives, semi-quantitatives et binaires découlant d’une revue de la littérature préalablement réalisée sur les facteurs de risque du TDAH.
Résultats : L’étude a analysé 101 dossiers de patients diagnostiqués avec TDAH. La population étudiée était majoritairement composée de garçons (70%) et âgée en moyenne de 6,9 ans au moment du diagnostic. Les résultats ont montré que plus de 30% des diagnostics de TDAH ont été posés lors de la première visite médicale. Les résultats ont également montré que les antécédents familiaux de TDAH et de troubles psychiatriques n’ont pas été colligé dans plus de la moitié des dossiers étudiés. Certains facteurs environnementaux tels que le manque d’activité physique et la mauvaise qualité du sommeil, qui peuvent contribuer aux comportements associés au TDAH, n’ont également pas été systématiquement interrogés. La plupart des patients (97%) ont reçu une prescription pour un traitement pharmacologique, dont 55% dès la première visite, sans qu’aucun traitement alternatif ne soit proposé.
Conclusion : Les résultats préliminaires indiquent d’importantes divergences dans l’évaluation diagnostique du TDAH chez les enfants. L’étude renforce ainsi l’importance d’une évaluation rigoureuse et complète de ces jeunes patients. En ce sens, la complexité et la multifactorialité de ce trouble neurodéveloppemental nécessitent une prise en compte de l’ensemble des facteurs personnels et environnementaux. De plus, l’étude souligne l’importance d’envisager une approche thérapeutique multimodale, qui inclut à la fois des interventions pharmacologiques et non pharmacologiques pour offrir un parcours de soins plus réfléchi et personnalisé pour les jeunes présentant un TDAH.